Lundi 5 avril 1 05 /04 /Avr 01:23

OIP

L’Univers, un immense vide sidéral dont nul ne connaît l’étendue, parsemé de galaxies fractionnées en systèmes solaires. Des milliards de planètes, des milliards de possibilités, certaines abritent la vie sous une forme ou sous une autre, d’autres restent stériles. La nature, joueuse invétérée, fait à son idée.

Si la Terre, telle que nous la connaissons, était unique, je pleurerais devant ce dramatique gâchis d’espace. Prenez place à bord du Mirage, un vaisseau conçu pour les voyages intergalactiques, laissez-vous transporter d’un bout à l’autre de l’Univers dans une histoire d’aventure et de sexe.

 

1 L’Auralienne

 

Sarah vérifia l’alignement des rétro propulseurs du Mirage en approche lente, les voyants de contrôle ne signalaient aucune anomalie. Les extincteurs balayèrent le sol de la végétation susceptible de s’enflammer. À sa grande surprise, les capteurs de présence restaient silencieux malgré une végétation luxuriante, donc un oxygène respirable. S’il existait un point commun aux planètes susceptibles d’abriter la vie, c’était celui-là.

Attentive aux images renvoyées par les caméras intégrées au fuselage, la voyageuse confia la manœuvre délicate au pilote automatique ; l’atterrissage nécessitait d’avoir les yeux partout, surtout dans une zone aussi boisée. L’astronef, indétectable grâce aux réflecteurs d’ondes de son bouclier de camouflage, se posa sans encombre au centre de la clairière inhabitée.

Sarah n’était pas sur Aural pour faire du tourisme ; elle s’attela à la remise en état du condensateur d’énergie qui permettait les voyages intergalactiques. Suivant un paramétrage algorithmique complexe, l’appareil de la taille d’une tablette numérique apportait un surplus de puissance indispensable afin de traverser à très haute vitesse les couloirs sidéraux générés entre les galaxies, comme des autoroutes terrestres.

Sa bonne vieille Terre âgée de 4, 54 milliards d’années, une jouvencelle comparée à d’autres ; Sarah Dodgers avait l’intention d’y prendre un peu de repos après le dernier affrontement contre le tyrannique Faraak. Les habitants de la planète Selinia devraient apprendre à vivre libérés de l’omnipotence du dictateur esclavagiste. Au moins, une paix durable entre les mondes du système Karris était signée ; désormais, les Selinians parlaient de Faraak le borgne.

 

La réflexion n’empêchait pas la jeune femme de travailler vite et bien, elle imagina ses vacances dans la maison familiale en Californie, un chalet isolé près du lac Tahoe dont la pureté des eaux permettait de voir à vingt mètres de profondeur. Maman Judith allait la gaver de petits plats délicieux, un bonheur payé par deux ou trois kilos à perdre. Papa John la réveillerait en douce au petit matin pour des parties de pêche mémorables. Ils en reviendraient bredouilles, mais heureux.

Rescapée à 5 ans d’un accident de la route qui avait coûté la vie à ses parents, Sarah avait été arrachée de la carcasse de la voiture encastrée dans un camion, les vêtements poisseux de produits chimiques à usage militaire. Par chance incapable de se souvenir du drame, elle mit trois longues années à se rétablir dans une unité médicale spécialisée de l’hôpital des armées à San Diego en Californie.  Les Bolton, membres du comité local de soutien à l’enfance, la recueillirent.

Quand d’étranges prédispositions physiques et psychiques se manifestèrent à l’aube de ses 13 ans, séquelles de l’absorption de certaines substances par son organisme au cours de l’accident, Sarah se sentit désorientée, surtout au collège où les adolescents adoraient se montrer méchants entre eux. Ses parents adoptifs la soutinrent de leur mieux ; John, ancien soldat, en référa aux autorités médicales militaires.

Un inconnu se présenta bientôt au domicile des Bolton. Nick Fury, sous la couverture d’un officier gouvernemental, dirigeait une agence peu orthodoxe chargée de protéger la Terre de menaces inconnues du public. Il convainquit Sarah de rejoindre le S.H.I.E.L.D. afin de l’aider à contrôler ses pouvoirs. À 24 ans, animée d’un esprit d’indépendance, la jeune femme démissionna pour devenir une aventurière intergalactique.

 

Sarah inspecta la connexion du condensateur puis brancha le circuit interne, l’écran s’éclaira. Les batteries, court-circuitées par une surcharge de tension, semblaient tenir le coup. Son amie Carol Danvers, la conceptrice du moteur supra-luminique alimenté par l’énergie extraterrestre dont elle tirait ses immenses pouvoirs, avait proposé de l’aider à augmenter la capacité des conducteurs du système de propulsion.

« Vie détectée dans le périmètre. » Le timbre synthétique de l’ordinateur de bord fit sursauter Sarah.

– Où ça ?

L’absence de réponse provoqua un sourire amer, le besoin de parler à quelqu’un se faisait parfois sentir lors des longs voyages intergalactiques. L’idée de bénéficier à bord d’un interface complet de communication orale lui traversa l’esprit une nouvelle fois ; malheureusement, l’installation du gadget nécessiterait l’intervention d’un spécialiste, elle n’aimait pas confier le Mirage à des inconnus.

– Tu verras ça plus tard, ma grande.

Malgré les premières observations, la vie existait sous une autre forme que végétale dans l’épaisse forêt sombre. Une silhouette titubante apparut soudain dans le champ de la caméra ; une jeune femme ou présumée telle, mal en point, donnait l’impression de chercher quelque chose ou quelqu’un. Elle s’effondra à l’orée de la clairière sans avoir remarqué le vaisseau.

la Terrienne vérifia la présence d’éventuels poursuivants avant de débloquer la porte, la rampe de chargement s’abaissa. Le pistolet ultrasonique à la main, elle descendit de la passerelle ; l’Auralienne gisait à une dizaine de pas, repérable à son vêtement blanc entre deux arbres couverts de fruits semblables à de grosses mangues. L’absence même d’insectes dans un univers aussi riche devenait angoissant.

 

La mystérieuse apparition, endormie sur la couchette inférieure de la cabine, était de nature humaine sur le plan physique et organique, l’aventurière avait pu s’en assurer en la déshabillant. D’une vingtaine d’années, elle paraissait plutôt mignonne ; les traits harmonieux, les longs cheveux mauves entretenus, la douceur de la peau trahissait un bon état de santé malgré une légère déshydratation et un déficit hormonal sans doute consécutif au stress, le scanner n’avait révélé aucune blessure.

Aussi soudainement qu’elle les avait perdus, l’inconnue recouvra une partie de ses esprits. Les sourcils fournis violets froncèrent sur les grands yeux bleu turquoise, la bouche à la lèvre supérieure en forme de M s’arrondit de surprise. Les souvenirs revinrent par bribes ; la fuite dans la forêt, la peur de se faire rattraper, l’impression d’une présence dans la clairière, puis le néant.

– Qui... qui êtes-vous ? bégaya-t-elle en langage universel à la femme aux cheveux blond roux lumineux.

– Maraudeuse, et toi ?

La volonté d’errance de Sarah avait inspiré le patron du S.H.I.E.L.D. en matière de nom de code. Elle tendit une gourde à l’Auralienne ; une injection de solution H2O vitaminée ne valait pas la méthode traditionnelle en cas de déshydratation.

– Lira, minauda la jeune femme intimidée de se trouver en présence de l’aventurière célèbre dans de nombreuses galaxies.

– Bois doucement, tu te sentiras mieux.

Les conseils ne servaient à rien, l’inconnue avala d’une traite la moitié du contenu de la gourde. Un mince filet d’eau ruissela entre les seins lourds, les tétons pointèrent sous la sensation de fraîcheur. La conscience de sa nudité la frappa soudain. Trop occupée à dissimuler sa poitrine derrière des mains nerveuses, elle en oublia le pubis couvert d’une toison bleue exposé sans pudeur. Sarah extirpa une combinaison en fibre de textilène enrichi d’un coffre sous la banquette.

– Tiens, ça devrait t’aller. Tes fringues sont bonnes pour l’incinérateur.

Lira s’empressa de se couvrir ; les formes moulées par le vêtement, elle ne se sentit pas moins nue sous le regard lascif de Maraudeuse.

– Qu’est-ce que vous m’avez fait ?

– Rien encore, pouffa Sarah, tu es toujours vierge.

La gêne teinta les joues de l’Auralienne.

– Comment pourrait-il en être autrement ?

– J’ai vérifié que tu ne souffrais d’aucune blessure. L’examen gynécologique, c’était pour m’assurer de ta nature humaine, je déteste les surprises. On peut poursuivre cette discussion en mangeant. Tu aimes la nourriture terrienne ?

– Je n’y ai jamais goûtée, admit Lira incapable de se défaire de sa timidité.

Maraudeuse saisit une main tremblante ; l’inconnue avait visiblement un problème avec les contacts physiques.

– N’aie pas peur ! s’esclaffa-t-elle. Ça ne vaut pas les plats de maman Judith, mais tu ne mourras pas empoisonnée.

 

Hormis une très longue conservation, la nourriture lyophilisée offrait l’avantage de prendre peu de place à bord. Sarah servit une seconde ration de bœuf en sauce à son invitée inattendue.

– Alors ?

– Je suis l’héritière du trône d’Ashor, un peuple pacifique vivant de l’autre côté de la forêt maudite.

Magnanime, l’aventurière sourit de la prétention de la jolie fille.

– Je parlais de la nourriture. En quoi ces bois seraient-ils dangereux ? Il n’y a pas l’ombre d’un animal.

– Oh si, tapis dans leurs terriers en attendant la nuit, comme les hommes lancés à ma poursuite. Le Svorah ne chasse que le jour.

Sarah avala une lampée d’alcool de contrebande acheté sur l’astéroïde comptoir de Dalax, le lieu de ralliement des mercenaires intergalactiques ; il y avait toujours une guerre à mener dans l’un ou l’autre des multiples mondes sous la houlette de la Fédération des Étoiles.

– Donc, tu avais le choix entre la bestiole et tes poursuivants. Pourquoi la forêt ?

Lira effleura la main de l’aventurière, la sensation d’une présence dans son cerveau poussa cette dernière à prendre du recul.

– Eh ! se défendit-elle, je n’apprécie pas de me faire sonder l’esprit par une télépathe, aussi mignonne soit-elle.

Consternée de voir des larmes inonder les grands yeux clairs, Sarah se radoucit ; la peur avait certainement contraint la soi-disant princesse à utiliser la seule arme à sa disposition. Par chance, elle ne semblait pas consciente du trouble qu’occasionnait sa présence à bord.

– Tu as ressenti mon arrivée ?

– Oui, et je ne suis pas la seule. Mon frère possède le même don.

L’aveu avait le mérite de la clarté.

– Les télépathes sont nombreux de l’autre côté de la forêt ? demanda Maraudeuse inquiète de voir débarquer du monde.

– Oh non, seulement la famille royale. Notre père décédé, il reste Kiros et moi.

Les éléments d’un sombre puzzle se mirent en place, qui apportaient une certaine consistance au récit de l’inconnue.

– Laisse-moi deviner, ton frère convoite le trône. Pas besoin de lire dans les pensées pour le savoir, ses hommes passeront à l’action cette nuit, quand le Svorah dormira.

Lira s’autorisa une exceptionnelle gorgée d’alcool, au risque de provoquer un choc dans ses émotions. La dernière fois, sa dignité de princesse en avait pris un coup lors d’un dîner protocolaire, au point de devoir s’excuser avant la fin du repas.

– Kiros s’est déjà emparé du pouvoir, il a sombré dans la mégalomanie. Seule l’armée est en mesure de l’arrêter.

La cupidité se tient en tête de la liste des tares universelles, grommela Sarah qui connaissait la question, inutile de lui donner une explication scientifique. Pourquoi tu n’as pas tenté de rejoindre vos troupes au lieu de venir à ma rencontre dans la forêt ?

– Elles sont basées sur un planétoïde en orbite au-dessus d’Aural, malheureusement, je ne sais pas piloter un vaisseau.

Beaucoup d’éléments manquaient à une vision concrète de la situation ; néanmoins, l’impulsivité qui avait poussé Sarah à abandonner les Avengers prenait l’avantage sur la prudence. De plus, elle n’entendait pas dire adieu à la belle Lira dans l’immédiat.

– Vous avez bien un moyen d’établir le contact.

– Kiros s’est emparé du module de communication avant d’assassiner notre père, j’ai entendu ses partisans évoquer la guerre prochaine.

– Une planète satellite en orbite, ça ne doit pas être difficile à trouver, gronda Sarah convaincue de ne pas rester neutre. Viens.

La princesse, curieuse de connaître la raison de certains regards équivoques, hésita à simuler un malaise. L’aventurière ne la laisserait pas tomber, il serait facile de profiter d’un contact pour s’immiscer dans son esprit. Elle préféra la  suivre au poste de pilotage à bonne distance.

 

La nécessité de brouiller les radars interdisait l’utilisation du moteur supra-luminique qui rendait le bouclier inopérant, la propulsion classique mettait leur cible à une dizaine d’heures, le temps d’une sieste réparatrice. Sarah, sensible à la moindre altération de l’oxygène standard, ouvrit les yeux. Elle effleura l’interrupteur placé sur le plafond de la couchette supérieure, la cabine baigna dans une lumière tamisée.

Un gémissement confirma ses doutes, l’Auralienne souffrait d’un sommeil perturbé sur le lit en dessous, peut-être d’un malaise dû aux derniers évènements. Une seconde plainte poussa Sarah à réagir ; un coup de rein la projeta au sol où elle se réceptionna en silence, féline.

Le spectacle inattendu du corps nu sur le drap éveilla son intérêt. Les traits du visage crispés, la poitrine gonflée par un souffle haletant, les tétons turgescents dans les aréoles, le ventre secoué de spasmes, les jambes flageolantes, la belle fourrageait son entrecuisse d’une main nerveuse.

Des effluves révélateurs flattèrent les narines de la voyeuse. Incapable de résister à l’érotisme enivrant de la scène, gagnée par l’excitation, elle débusqua son clitoris pour le maltraiter d’un mouvement circulaire de plus en plus rapide. La montée du désir lui tira une plainte exaspérée.

– Je..., sursauta Lira abasourdie, qu’est-ce que tu fais ?

« Comme toi ! », se retint de hurler Sarah frustrée ; elle se contenta d’un long soupir. La pauvre, fille de roi, avait certainement été éduquée dans la négation du désir sexuel par une vieille préceptrice austère ; néanmoins, ce n’était pas la peine de rejeter la faute sur les autres.

– Tu te caressais dans ton sommeil, pouffa-t-elle, ça m’a excitée, alors...

Le front plissé, Lira essaya de comprendre les paroles étranges ; sa connaissance du langage universel était peut-être limitée malgré les compliments de ses professeurs.

– Excité, qu’est-ce que ça veut dire ? Et comment peut-on avoir envie de se caresser là où tu avais ta main ?

– Je ne sais pas, sourit Sarah de manière à ne pas laisser supposer qu’elle se moquait, comment faites-vous les bébés sur Aural ?

Lira haussa des épaules.

– On prélève des ovocytes pour les féconder avec des spermatozoïdes, l’embryon est ensuite placé sous surveillance dans un incubateur pendant 9 mois. L’enfant est remis à ses parents quelques jours après la naissance.

Assaillie par un doute, Sarah ouvrit le kit médical d’urgence posé près du coffre sous la couchette. Elle en extirpa un petit cylindre transparent prolongé par un aiguille fine.

– Donne-moi un doigt, je dois te prélever un peu de sang. Ce n’est pas douloureux, promis. Tu avais un régime à suivre ? Des médicaments ?

Lira obtempéra malgré la méfiance.

– Depuis l’âge de 11 ans, une gélule de vitamine chaque soir avant le repas. Je n’en ai pas pris depuis trois jours, tu crois que je suis malade ?

Vingt heures après la première, la deuxième analyse allait révéler un taux hormonal satisfaisant, Maraudeuse en était persuadée.

– Non, grinça-t-elle, outrée à l’idée du traitement qu’on avait sans doute fait subir à cette pauvre fille.

 

Installée près de Maraudeuse devant l’écran de l’ordinateur du centre de commande du vaisseau, l’Auralienne se tortillait dans le fauteuil ; les représentations suggestives de la base de données terrestres, sensées adoucir les voyages en solitaire, la plongeaient dans un état second. Le souffle court, les narines pincées, les mains rivées aux accoudoirs, elle sentait son organisme perdu dans une étrange sensation.

– Oh ! ces femmes se touchent vraiment ?

Soucieuse de révéler sa sensibilité en douceur, Sarah venait de lire quelques poèmes saphiques de Verlaine à l’ingénue, celle-ci exprimait une nette préférence pour les illustrations friponnes de Louis Berthommé Saint-André ou de Paul-Emile Becat. Une aquarelle à l’écran montrait une jeune femme agenouillée entre les cuisses de sa copine.

– Euh..., hésita Maraudeuse, tu vois là une pratique courante entre bonnes amies sur Terre ou ailleurs.

– Elle y prend du plaisir ?

 – C’est le but recherché, elles en prennent toutes les deux.

Les sourcils froncés, l’Auralienne dévisagea sa voisine, la tête pleine de questions. D’anormalement bas, le taux hormonal était passé à très élevé en quelques heures, assez pour expliquer une excitation sexuelle physique dont la pauvre, candide en la matière, ne savait comment se libérer.

– Tu peux me montrer ce qu’elles font ?

Sarah fit pivoter sur son essieu le siège de sa protégée ; un mobilier fixé au plancher présentait quelques avantages à bord, pas seulement à cause des brusques changements de cap. Lira s’abandonna, aucune peur ne martela son esprit quand une main brûlante s’aventura sur ses seins tendus aux tétons anormalement gonflés.

– Tu es sûre de vouloir que je continue ? demanda Sarah gênée à l’idée de profiter de la situation. Et puis merde ! grommela-t-elle en écartant les cuisses de sa protégée.

 

Le premier effleurement persuada Lira de s’abandonner, les pensées de Maraudeuse valaient toutes les bases de données sur « la baise », cette curieuse communion physique tant appréciée des Terriens, un échange de fluides corporels capable de leur faire perdre le sens des réalités. Le fait de saisir ses intentions une fraction de seconde à l’avance lui permettait de juxtaposer les deux ressentis. Elle allait caresser ses seins, les malaxer, en apprécier la fermeté, lécher puis mordiller ses tétons jusqu’à les sentir durs.

– Laisse-toi faire, éructa Sarah.

Obéissante, Lira posa une main sur la tête de son initiatrice et mit l’autre en contact avec l’écran de l’ordinateur, l’image de la bouche flattant sa poitrine lui apparut en gros plan. Elle savoura les joies simultanées de voir les pointes se dresser d’orgueil entre les lèvres de son initiatrice, le bruit de succion qui ajoutait à son excitation et un ressenti indescriptible, l’essence même du plaisir.

La langue glissa le long de la paroi abdominale afin de la rendre réceptive jusqu’au nombril qu’elle investit, insidieuse. Lira ne put contenir un râle. Une main descendit sur son ventre qui se contracta par à-coups sous l’effet d’une douce chaleur, bientôt suivie par la bouche gourmande. Sevrée de ce plaisir trop longtemps, Sarah voulait se repaître de son antre, « se régaler de sa mouille »; elle s’amusa un instant avec les poils soyeux du pubis pour ne pas l’effaroucher.

– Lèche-moi, je veux sentir ta langue dans ma chatte, souffla l’Auralienne persuadée que son amie voulait entendre ces mots.

Sonnée par l’appel inattendu, l’aventurière s’empressa de satisfaire la demandeuse. La bouche ouverte, elle lissa le sillon recouvert d’un fin duvet avec dévotion, y dénicha une perle de sueur ; toutefois, seul un autre nectar pouvait étancher sa soif. Empoignant les cheveux roux, Lira l’incita à l’audace, la promesse de la félicité la rendait folle.

La télépathe n’avait plus besoin de l’écran pour voir la langue audacieuse se faufiler dans les chairs tendres de sa vulve. L’amertume de sa cyprine la surprit, mais, loin de la dégoûter, elle s’en délecta. vagabondant d’un rôle à l’autre au gré des sensations, la tête pleine des mots de Sarah, la jeune femme profitait de l’ambivalence de l’instant avec un plaisir accru.

Quel bonheur de sentir une main palper ses seins à l’aveugle, en titiller les pointes d’une savante caresse, de percevoir la langue folâtrer sur les muqueuses de son intimité, de surprendre son corps se liquéfier, se fondre dans l’éther. Et Sarah n’était pas moins heureuse de lui faire découvrir les joies de l’amour charnel.

L’instant se répéta encore et encore, comme des points tracés finissaient par former une ligne continue. Lasse de refouler les vagues successives de plaisir qui menaçaient de la submerger, Lira décapuchonna son clitoris saillant. Inconsciemment, Maraudeuse lui révélait ses secrets. Quand les lèvres se fermèrent sur le petit organe sensible, elle offrit à son amante de caresser « son cul somptueux ».

L’orgasme s’invita, s’imposa comme une évidence, un lien abstrait entre elles, bien réel pourtant, le seul qui vaille d’oublier tout le reste. Lira se laissa aller en silence pour ne pas troubler la voix de Sarah dans sa tête qui l’encourageait : « Oui ma belle, prends ton pied, jouis. »

Elle se sentit envahie par une curieuse sensation de plénitude absolue, en symbiose parfaite avec chacune des cellules de son organisme irradié d’énergie vitale, et sombra dans un état de conscience parallèle.

Par Orchidée - Publié dans : Orchidée - Communauté : Lubies littéraires
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